dimanche 7 décembre 2014

Vergesst sie nicht (ne l'oubliez pas)

Mes parents m'ont récemment offert deux bouquins de Foenkinos, sans doute pour varier mes lectures du moment, peu fréquentes finalement, Bruno Le Maire souvent - un peu plus et Dômeu et moi allons adhérer à l'UMP pour lui et malgré Sarkozy (blague, mais je vous conseille ses oeuvres). 

Parmi ces deux livres, le très court et très connu maintenant Charlotte qui raconte en passant tout le temps à la ligne la vie de l'artiste allemande Charlotte Salomon, malheureusement assassinée comme beaucoup de Juifs durant la Shoah, à l'âge de 26 ans, mon âge quoi.

Mes parents ont choisi cet ouvrage pour sa qualité bien sûr, mais aussi parce que Charlotte et sa famille vivaient pas loin de chez nous, au numéro 15 de la Wielandstraße, où Dômeu et moi nous sommes rendus après que lui aussi a commencé cette lecture. 



Voici l'intersection précédant sur notre chemin l'immeuble où vivaient les Salomon dans un appartement.

 

Et sa porte. Au sol devant, comme devant malheureusement pas mal d'immeubles berlinois, on voit ces pavés dorés - Stolpersteine - commémorant les personnes déportées, ici les Salomon donc, et leurs voisins. Un des projets de l'admirable association Code for Germany est de créer une App les recensant toutes, à Berlin et ailleurs.


L'adresse des Salomon était facile à retrouver, dans le bouquin ou sur internet.

Oui, des mégots décorent le sol. Je suis vraiment dépitée face aux gens qui jettent leurs déchets par terre, mais je ne les ai pas ramassés donc je n'ai rien à dire, théoriquement. Je ne sais pas si on devrait encore plus respecter un bout de trottoir où il y a des Stolpersteine. En voyant la photo j'ai envie de dire oui parce que ça m'énerve plus qu'ailleurs encore de voir des clopes par terre.


Albert et Paula ont réussi à fuir d'un camp de concentration (Albert, médecin, et Paula, chanteuse qui était son assistante dans le camp où ils étaient internés mais donc utiles aux Nazis, ont prétendu devoir aller chercher du matos chépaoù et ne sont pas revenus), Charlotte est morte à Auschwitz après y avoir été déportée sur dénonciation en France.
Les informations concernant Charlotte, son père et sa belle-mère illustrent la cruauté nazie, même si Charlotte est la seule à être morte lors de sa déportation, dans une chambre à gaz. Ses parents ont eu la chance de réussir à s'enfuir, et ont survécu à la guerre, ce qui leur a notamment permis de s'occuper de l’œuvre de Charlotte, que Dômeu et moi ne connaissons pas (encore ?).


En arrivant au numéro 15 par l'autre côté on ne peut pas rater la plaque commémorative en plus des Stolpersteine.


Elle indique de nouveau que Charlotte a vécu ici. Sa mort n'est certes pas plus triste que celle des autres Juifs, que celle des autres femmes enceintes, mais par son œuvre elle offre un témoignage de sa vie et donc une représentation de la persécution des Juifs, comme quand par exemple il lui a été très difficile de pouvoir étudier aux Beaux-Arts. 

Voilà, nos pas nous ont poussés jusque là, donnant un visage ou une vitrine de plus à toute cette barbarie qui a vraiment eu lieu.

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