mardi 1 octobre 2013

Immatrikulation (inscription)

Quand on me demande ce que je fais dans la vie, je réponds que je suis en thèse de biostatistique, dans un institut de santé publique et que je vais sauver l'Allemagne de la diarrhée. J'ai un encadrant de thèse - compétent et attentif et tout, pas encore de sujet très clair pour mon futur manuscrit de thèse mais de quoi travailler, un financement assuré à peu près certainement pour deux ans encore... mais jusqu'à il y a peu, je n'étais pas inscrite en fac. Un détail administratif à régler. Seulement, comme beaucoup de choses avec "administratif" dedans, ça été plus dur que prévu, une étape plutôt difficile dans la marche vers un doctorat de statistique. [Une autre étape aura été d'apprendre que LA statistique c'est mon taff, LES statistiques les nombres avec lesquels je joue.]


Mon article est illustré par des images de mon ascension dans la tour d'une église à Munich, que je trouve bien adaptées à la situation. Pas cette petite église mignonne mais une autre plus haute. Mon encadrant m'avait conseillé la tour en précisant qu'il valait mieux ne pas y aller en cas d'échec de l'inscription. En fait ça aurait été impossible de sauter.



Mon encadrant ayant un poste d'enseignement à Munich, et non à Berlin, et tous ses contacts utiles là-bas, l'idée était de m'y inscrire, comme son autre doctorant.  Avec cette université, cela ne pose aucun problème de travailler à distance, contrairement à l'autre éventualité envisagée par mon encadrant, à savoir m'inscrire à l'université suédoise où il est pour un an - hiii.

Contrairement à son autre doctorant, cependant, je n'ai pas fait des études de maths (ou d'informatique, ou de statistiques) et je ne suis pas Allemande. Deux légers soucis.


Première étape, en février, avoir le droit de m'inscrire en thèse de statistiques alors que j'ai fait des études de biologie, d'écologie et de santé publique. Là, c'est plutôt mon encadrant qui a bossé, envoyant mon CV et mes bulletins de notes à la fac, avec une belle lettre de recommandation, et trouvant des appuis pour mon cas sur place. Après vérification de mes documents par le service international (merci de ne pas oublier ce détail) et examen de mon cas par chépaki mais des gens haut placés, j'ai reçu une lettre du doyen autorisant mon inscription.

Je pensais alors être tranquille. Mais quand j'ai appelé le service international pour demander les dates d'inscription des étudiants étrangers... On s'est étonné du fait que je n'avais pas envoyé un second dossier à ce même service. Même si c'était eux qui avaient vérifié mes docs, hein. On m'a donné une liste de papiers à poster, ce que j'ai fait, sans recommandé, idiote que je suis, et on m'a dit de me manifester fin juillet si je ne recevais rien.

Je n'ai rien reçu. J'ai renvoyé les papiers, en recommandé avec accusé de réception, après qu'au téléphone on m'a dit que mon dossier était introuvable. J'ai rappelé plus tard - ceci nécessitant plusieurs essais infructueux pendant la courte permanence téléphonique quotidienne, toujours pas de dossier ! En parlant avec la dame, celle-ci a réalisé que je n'avais pas couronné mon dossier d'un certain formulaire... dont on ne m'avais jamais parlé. Sans lequel ils ne pouvaient pas classer mon dossier apparemment. Heureusement, elle a déniché le dossier incomplet, sinon j'aurais été bonne pour retourner embêter des gens de mon institut possédant un tampon aigle pour faire les copies certifiées de tout le tralala.


La dame au téléphone s'est étonnée qu'on ne m'ait jamais indiqué où trouver la liste officielle de docs à envoyer sur le site de la fac. Moi aussi. Que ce soit la secrétaire de la fac ou mon autre interlocutrice du service international, personne ne m'avait rien dit, merci. Et si je connaissais la page du service international sur le site, je ne savais pas qu'il y en avait une deuxième cachée ailleurs dans l'arborescence du même site avec plus d'infos. Et je ne comprends toujours pas comment le même service peut avoir deux pages, mais passons, rien de toute cette histoire ne me semble logique ou efficace.

Je pensais avoir tout fait au mieux, hé bien non. J'ai donc renvoyé le formulaire (contenant des rubriques aussi cruciales que mon parcours depuis l'école maternelle), ainsi que la lettre de mon chef où il assure qu'il m'encadrera (il manquait... un tampon sur la première lettre) et mon CV (comme j'avais mis la rubrique formations en premier, la dame au téléphone prétendait qu'il n'était pas à jour alors que depuis l'obtention de mon dernier diplôme, j'ai bien indiqué que j'étais en poste à Berlin dans la rubrique expérience). Puis j'ai réservé train et hôtel pour l'inscription (tous les jours de 8h à 10h, pratiiique) en septembre, avant de partir en vacances.

A mon retour, alléluia, j'avais une lettre autorisant mon inscription, le document magique avec numéro de dossier, pour pouvoir m'inscrire pour de bon. Je suis donc partie à Munich, avec à peu près tous les documents officiels que je possède, oubliant seulement mon bulletin de premier semestre de grande section et mon extrait de casier judiciaire. Le patient Dômeu a passé avec moi en revue les dix tonnes de paperasse de mon sac à dos. J'étais prête à me battre car on m'avait raconté qu'un étudiant de Bayreuth avait été renvoyé chez lui pour une histoire de mauvaise page de son bulletin d'Abitur. La trouille quoi. 


Et finalement, sur place... ça a été plutôt simple. Enfin, y'avait une pré-vérification avant l'inscription, bizarre. Mais je n'ai passé que cinq minutes dans le bureau le plus important, presque étonnée de recevoir ma carte étudiante. 


Ce magnifique bâtiment est la mairie, dont la tour offre aussi un beau point de vue, mais l'ascension en ascenseur aurait moins reflété les difficultés rencontrées pour mon inscription. Au loin, dans la direction de l'église jaune, l'université.

J'ai soufflé un bon coup, et je suis partie me balader dans Munich, ville se préparant à la fête de la bière, avant de repartir en train, un bretzel aux graines de citrouille à la main, officiellement étudiante, officiellement rompue aux relations avec une administration allemande... et enfin libre pour travailler pour de vrai.

[Dômeu : et pour terminer, la référence que Maëlle n'a pas arrêté de rappeler durant son périple...]

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