jeudi 13 juin 2013

Histoire juive à Varsovie

Dur de parler de Varsovie sans en évoquer l'histoire juive. Avant la seconde guerre mondiale y vivait la plus grande communauté juive d'Europe, dans un pays (où à l'époque environ 10% de la population se déclarait juive) dont le nom ressemble à un terme en hébreu, "Polin", signifie "Ici, repose-toi". Comme on le sait, la suite des événements fut moins clémente envers ce peuple, et la ville a gardé des traces de ce destin tragique, pour ne plus recommencer.




On trouve quelques repères des anciennes limites du ghetto où les Juifs ont été enfermés avant d'être pour la plupart déportés. Ceux qui sont restés, condamnés au travail forcé, se sont révoltés, seule une poignée a finalement survécu. Le film "Le Pianiste" est un écho de cette histoire sordide, Dômeu ne l'a pas encore vu, nous le ferons sans doute bientôt ensemble.


La ville n'a pas encore de musée juif, enfin presque. Il sera très prochainement ouvert, on peut déjà le visiter même s'il est vide. N'ayant pas très bien compris qu'il était encore en travaux nous avons ainsi suivi une visite guidée des lieux par un homme très intéressé et intéressant, avec une petite vidéo présentant la future expo à la fin.

La façade du musée est ouverte d'une brèche béante, symbolisant la déchirure du nazisme dans l'histoire juive en Pologne.


A l'intérieur on se croirait dans un canyon censé rappeler l'eau, source de vie, et des paysages israéliens. Le guide a insisté sur le fait que dans le monde, la plupart des musées juifs sont sombres dans leur architecture, comme celui de Berlin, alors que celui-ci est clair et lumineux, avec sa façade en verre s'ouvrant sur un parc d'un côté.


Devant le musée, le célèbre mémorial de l'Holocauste, devant lequel Willy Brandt s'est agenouillé. Le guide nous a révélé que ce mémorial est une sorte de plaisanterie juive. Il a été taillé dans un bloc de pierre initialement commandé par un haut responsable nazi à la Suède, avec d'autres blocs semblables, pour les mettre à égale distance les uns des autres sur la route de la victoire de Berlin à Moscou. De victoire il n'y eut point, Dieu soit loué. Alors des Juifs ont pu faire cette blague. Le guide n'a pas ri, nous non plus, mais nous étions saisis par la force de signification du mémorial, après cela.

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